Le profil de Clémence

  

Aujourd’hui nous vous partageons le profil de Clémence. Bénévole depuis 2018, Clémence s’occupe notamment de l’aspect administratif. Retour sur son expérience chez Cyclo Nord-Sud !    

Pour commencer, peux-tu te présenter et nous expliquer ce que tu fais chez Cyclo Nord-Sud ?  

Moi c’est Clémence Buisson, 34 ans, je travaille dans le quartier Saint-Michel à la table de quartier, avec tous les acteurs du quartier : comme par exemple, les organismes communautaires, les citoyens, les institutions locales et les entreprises, afin d’améliorer les conditions de vie dans Saint-Michel. C’est un travail très engageant, il y a beaucoup de choses à faire et de relations à tisser dans ce quartier. C’est comme ça que j’ai connu Cyclo Nord-Sud. J’ai aussi une amie qui travaillait chez Cyclo auparavant. Je suis super contente d’avoir connu Cyclo. Ça fait beaucoup de sens selon moi, avec plein de choses que je trouve importantes. Je me suis beaucoup intéressée au développement de Cyclo.   

Depuis combien de temps es-tu bénévole chez Cyclo Nord-Sud ? Quel est ton mandat chez Cyclo, qu’est-ce que tu y fais ?  

Depuis juillet 2018, quand je suis rentrée en poste à Saint-Michel. Au début, c’était une relation de partenaire à partenaire lors d’un projet de vélo partage. Je m’occupais de la concertation sport-loisirs puis on voulait mettre à disposition quelques vélos dans des organismes du quartier, principalement pour les employés, afin qu’ils puissent se déplacer plus facilement. C’est l’an dernier, fin 2020, j’ai vu un petit mot sur Facebook qui annoncé la recherche de bénévoles pour un envoi au Togo. Rémi m’a dit que ça ne prenait pas de compétences particulières et qu’on allait apprendre ensemble. Je m’étais renseignée pour mettre des gens du quartier en contact, mais finalement je me suis dit ça peut-être le fun d’essayer. 

Du coup mon rôle chez Cyclo, c’était de prendre contact avec les courtiers maritimes pour organiser en amont, d’un point de vue administratif, l’envoi du conteneur.  Puis le jour J aussi, j’ai participé au chargement du conteneur. Puis on a renouvelé l’expérience récemment, toujours au Togo. J’aime bien avoir à la fois un peu d’administratif et puis mettre l’épaule à la roue, physiquement. Même si en général je fais juste compter les vélos et les pièces, (rôle de la comptable dans l’organisation du conteneur), je n’ai pas le rôle le plus physique de la gang, mais oui c’est quand même un rôle essentiel. 

Pourquoi as-tu décidé de devenir bénévole, quelles ont été tes motivations à l’origine ?  

Moi j’aime tout dans la mission de Cyclo. Donner accès aux vélos, pour moi, c’est un moyen de transport qui devrait être le plus démocratique possible et pourtant ça ne l’est pas forcément. Le côté économie circulaire aussi, quand je vois le nombre de vélos récupérés, revalorisés et envoyés à nos partenaires. D’un point de vue écologique et économique, je suis convaincue que c’est une bonne chose. L’ambiance aussi est sympa. On se retrouve rarement, mais quand on se retrouve pour les chargements de conteneur, c’est une bonne journée et toujours une bonne ambiance.   

Aujourd’hui, qu’est-ce que ça t’apporte d’être bénévole ?  

Le sentiment de participer, de faire mon possible pour participer à la mission dans son ensemble. Faire les papiers pour l’envoi à l’étranger, ça m’a aussi appris comment ça se passe. Le jour J aussi c’est intéressant de rencontrer de nouvelles personnes. Tout le monde est réuni autour de la mission ce jour-là. De tous les âges, de tous les horizons.   

Que dirais-tu à une personne qui hésite à faire du bénévolat chez Cyclo ? Quelles infos, remarques ou conseils donnerais-tu ?  

Cyclo c’est une organisation où il y a vraiment de la place pour le bénévolat et les initiatives. Je lui dirais de se lancer puis de prendre contact avec Anne, la chargée des bénévoles. Et puis de discuter, de voir quel apport cette personne peut avoir parce que je suis sûr il y en a des divers et variés. Ça peut impressionner quand on n’y connait pas en mécanique vélo, par exemple, on se demande si on va pouvoir apporter quelque chose, mais en fait dans l’organisation du conteneur par exemple, il n’y a pas tant besoin de s’y connaitre. Après c’est toujours une bonne opportunité aussi pour apprendre la mécanique. Puis en amont, il y a aussi l’administratif, la communication, il y a de la place pour tout le monde c’est ça qui est chouette, il faut se lancer. Faut vraiment prendre contact avec Anne, c’est super important d’avoir une personne en face, prête à t’accueillir et répondre à tes questions.   

Quelle vision as-tu des actions de CNS, aussi bien à l’international qu’en local ? Comment perçois-tu nos actions/notre mission ?  

En fait je me suis posée la question plusieurs fois. Surtout sur l’envoi de vélo à l’international. C’est sûr que le rôle local de cyclo je le vois bien, travaillant à St Michel et voyant les barrières que les gens peuvent rencontrer sur l’utilisation du vélo ici à Montréal. Le rôle local ne fait aucun doute. Qui dit économie circulaire dit ancrage territorial, avec une certaine dynamique locale. Pour l’international, c’est vrai que je me suis questionnée, mais je pense finalement que c’est une source importante d’approvisionnement. Acheter des vélos neufs, j’imagine que ça ne doit pas être accessible économiquement. Ça fait du sens aussi de développer des relations sur place, de monter des ateliers vélos, on n’envoie pas que des vélos, des pièces aussi et des échanges de compétences, pour pas que ça soit juste de la scrape qui se retrouve là-bas.  

C’est une partie importante pour moi, que la mission ait un sens jusqu’au bout. J’avais cette préoccupation de savoir si ce qu’on envoie est vraiment utilisable, si ça vaut le coup de faire voyager tous ces vélos d’un point de vue écologique. Il y a aussi l’aspect relation nord-sud qui peut être vu comme de la charité, mais avec ce que j’ai perçu dans les échanges avec le partenaire local, c’était vraiment une relation d’égalité. Ils ont aussi beaucoup de travail sur place, retaper les vélos, monter des ateliers, redistribuer les vélos. Ça m’a convaincu que c’est vraiment une bonne cause.   

Dans le futur, de quoi rêves-tu pour CNS ?  

Je parlais de l’ancrage local donc c’est sûr, ce serait : de voir l’impact concret de Cyclo dans les quartiers comme Saint-Michel, Côte-des-Neiges. De voir que le vélo se démocratise un peu plus et que les gens se le sont approprié. De voir une plus grande implication des bénévoles et que Cyclo devienne une référence à Montréal dans la revalorisation des vélos.   

À l’international, on pourrait imaginer d’envoyer plus de conteneurs pendant l’année. Je sais que le développement ce n’est pas si facile. C’est beaucoup d’organisation, de stockage, de logistique pour grossir et se développer. Mais tout l’enjeu c’est de rester à taille humaine parce que c’est ça qui fait la valeur d’un organisme comme Cyclo. Ce développement faut le maîtriser, mais je suis sûr que Cyclo peut devenir une référence. On peut aussi imaginer que des gens se visitent à l’étranger, apprendre des choses là-bas et le rapporter ici. Pleins de belles choses pour Cyclo ! Pour l’ancrage local, c’est sûr qu’avoir pignons sur rues et pouvoir desservir la population au jour le jour, peut être que ça participera à la mission de Cyclo. D’être plus visible.   

Souhaites-tu ajouter quelque chose d’autre ?  

De ne pas hésiter à venir découvrir Cyclo de l’intérieur. Venir donner un coup de main au chargement, venir visiter l’atelier. Ne pas hésiter à pousser la porte en fait. On utilise de plus en plus le vélo dans notre vie quotidienne, les villes sont de plus en plus organisées. Mais il y a encore certaines barrières chez certaines personnes. Et ce n’est pas normal car le vélo, c’est le moyen de transport le plus facile d’accès, le plus économique et le plus écologique. Donc si ça vous parle, alors Cyclo est vraiment une bonne organisation pour s’impliquer et pour développer cette mission-là.