Fiche 3

Prêt pour le quizz?

Fiche3/6 » L'évolution du vélo à Montréal et à Québec

 

C’est vers la fin des années 1860 que le vélo fait son apparition à Montréal. Les premières pistes cyclables furent inaugurées dès 1874. À cette époque, les gens qui utilisent le vélo sont majoritairement des hommes et sont vus comme de drôles d’oiseaux, voire des anarchistes. Au début du XXe siècle, avec la popularité grandissante de ce nouveau mode de transport, il a fallu mettre en place toute une règlementation pour encadrer son utilisation en ville. Des pétitions contre les vélos ont même circulé, car on les considéraient comme dangereux pour les piétons et les chevaux.

Mais pendant longtemps, et peut-être même encore de nos jours, on regarde parfois avec un sourire en coin, ces adeptes du vélo qui semblent prêts à braver mer et monde pour enfourcher leur bicyclette. Que dire de ce jeune couple de Montréal qui, à l’été 1942, décide de partir en voyage de noces à bicyclette pour faire le tour de la Gaspésie? Dans ses mémoires, Marguerite Lescop, trace un sympathique portrait de son aventure.

 

La Gaspésie à vélo… en 1942!
(extrait de Le tour de ma vie en 80 ans, de Marguerite Lescop, pp56-57)

Qui ne risque rien n’a rien. C’est ainsi que se font les grandes découvertes. Une fois que nous avons conçu l’idée d’un tour de la Gaspésie à bicyclette voyage de noces, il ne nous reste plus comme […]qu’à le réaliser. Rien ne nous arrête, pas même les objections et les protestations qui fusent de toutes parts. Nos parents et nos amis nous trouvent complètement fous. Nous en convenons avec eux : fous nous le sommes, mais un grain de folie n’a jamais fait de tort à personne… En ce temps-là, faire

 le tour de la Gaspésie en voiture était déjà toute une aventure, alors imaginez à bicyclette! Et en voyage de noces! C’était comme si nous voulions entreprendre l’ascension de l’Everest. En plus de nous traiter de fous, on nous qualifie aussi de héros, ce qui flatte notre ego et nous encourage davantage à poursuivre notre projet. Les préparatifs de cette expédition vont bon train. La chose la plus importante, c’est évidemment la bicyclette. Mais à cette époque, le choix n’est pas très compliqué.[…] Il n’y a que la bonne vieille CCM standard. […] [N]ous n’avions ni casques protecteurs, ni maillots jaunes, ni culottes collantes dites à tort cuissardes, ni gants aux doigts tronqués. Rien de tout cela pour nous donner fière allure comme le cycliste d’aujourd’hui. Nous n’avions que la fougue des amoureux!

Visionnez le témoignage de Marguerite Lescop :

 

Tout au long du XXsiècle, on assistera à diverses percées de la bicyclette, dont certaines des plus récentes : la mise en place du Tour de l’île de Montréal en 1985, l’arrivée des BIXI, vélos en libre-service, en 2009 et le premier tour cycliste d’hiver en 2014.

Au fil des ans, les plus ardents défenseurs du vélo tentent de faire reconnaitre ce mode de transport et s’organisent pour qu’on lui donne la place qui lui revient. Au Québec, on doit une fière chandelle, entre autres, aux fondateurs de l’association militante Le Monde à Bicyclette qui, à partir des années 1970, a valorisé l’utilisation du vélo et a su en inspirer plus d’un…1

La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. – Albert Einstein

Einstein à vélo.

 

Le Monde à Bicyclette

Le Monde à Bicyclette (aujourd’hui, Encore du Monde à Bicyclette) est un organisme à but non lucratif qui a été fondé en avril 1975 par Robert Silverman (aussi connu sous le nom de Bicycle Bob) et Vicki Schmolka. Dès les premiers mois de l’organisme, Claire Morissette (1950-2007) se joint à l’équipe.

Les objectifs du Monde à Bicyclette consistaient en une utilisation accrue du vélo en tant que moyen de transport urbain écologique, en l’apaisement de la circulation automobile et en la revitalisation des centres-villes.

Durant près de 30 années de revendications, incluant un premier cyclodrame en 1976, le Monde à Bicyclette n’a reculé devant rien pour rendre la ville cyclable et occuper l’espace public.

Les éclatantes victoires du Monde à Bicyclette comptent, entre autres : le chaînon manquant, lien entre l’île Notre-Dame et la Rive-Sud de Montréal; le développement du stationnement pour les vélos dans les édifices publics; la piste cyclable entre l’île des Sœurs et Montréal; l’accès au métro et aux trains de banlieue pour les vélos à partir de 1982 et l’estacade du pont Champlain.

 

 

La montée en flèche du vélo quatre saisons

Phénomène plus récent encore, le vélo d’hiver a le vent dans le guidon. Chaque année, on compte davantage de cyclistes dans les rues enneigées de Montréal et de plusieurs autres villes de la province. Ils étaient 100 000 en 20152. Ces hurluberlus ne manquent pas d’imagination pour pratiquer leur sport préféré toute l’année : pneus à clous, lunettes de ski et mitaines chauffantes, ils attirent l’attention aux intersections. En 2017, des centaines de cyclistes, petits et grands, ont roulé 10 ou 15 km dans le cadre d’un rendez-vous organisé par Vélo Québec à Montréal. Depuis 2014, une traversée du lac Saint-Jean en vélo d’hiver a même lieu chaque année!

Voici d’ailleurs quelques vidéos à visionner sur le vélo quatre saisons, conçues par Environnement JEUnesse.

  1. Une discussion plus détaillée sur le militantisme cycliste se retrouve au module La vélorution : la transformation sociale sur deux roues.
  2. Ils feront du vélo cet hiver, TVA nouvelles.